Histoire de l’ostéopathie

L’ostéopathie fut créée au XIXème siècle par Andrew Taylor Still (1828-1917). C’est la période de la “médecine héroïque” du Far West, on soignait a l’époque avec des saignées, au mercure, au plomb ainsi que d’autre substance qui tuait plus qu’elle ne soignait. Mais c’est aussi l’époque où la médecine moderne établissait ses grands principes, sous l’impulsion notamment de Claude Bernard, Louis Pasteur, Joseph Lister ou encore Robert Koch.

En 1845, la famille Still s’installa au Missouri, où Andrew initialement formé comme ingénieur commença à étudier la médecine auprès de son père puis dans l’université du Missouri. En 1849, il devint médecin à part entière et rejoignit l’armée en tant que chirurgien pendant la guerre du Kansas. Cette expérience lui permit d’acquérir une solide formation médicale et
chirurgicale.

Cependant, en 1865, la vie d’Andrew Taylor Still bascula lorsque trois de ses enfants moururent de méningite. Profondément affecté par cette tragédie, Still devint de plus en plus critique vis à vis des pratiques médicales traditionnelles, qu’il jugeait inefficaces et parfois même dangereuses. Il se mit alors en quête d’une approche médicale alternative.

Andrew Taylor Still (1828-1917)

Après des années de recherche et d’observation, Still développa le concept d’ostéopathie. Il était convaincu que le corps humain possédait les capacités nécessaires pour se guérir lui même, et que les problèmes de santé pouvaient être résolus en traitant la structure et la fonction du corps de manière holistique. Il élabora des techniques manuelles visant à améliorer la mobilité des articulations, à réduire les tensions musculaires et à favoriser la circulation sanguine et lymphatique. En 1874 âgé de 46 ans, il rompt définitivement avec la médecine orthodoxe qui n’a jamais vraiment répondu à ses espérances pour se consacrer à l’ostéopathie. Fort de son succès, il ouvre la première école d’ostéopathie l’American School of Osteopathy à Kirksville, dans le Missouri, en 1892. Cette première école d’ostéopathie permit de diffuser les principes et les techniques de cette nouvelle approche médicale aux États-Unis et, plus tard, à l’international.

L’arrivée de l’ostéopathie en Europe

L’arrivée de l’ostéopathie en Europe commence avec Martin Littlejohn, un élève d’Andrew Taylor Still de la première heure. il ouvre la British School of Osteopathy en 1917 à Londres. Il faudra attendre près de 70 ans et l’année 1993 pour voir le Royaume Uni légaliser l’ostéopathie.

En France, l’ostéopathie a mis du temps avant d’obtenir sa chance. Malgré les efforts de plusieurs médecins, tels que les docteurs Moutin, Mann et Lavezzari, ce n’est qu’en 1950 que Paul Geny parvient à ouvrir l’École Française d’Ostéopathie (E.F.O). L’établissement de cette première école a ouvert la voie à la création de nombreuses autres institutions similaires.

En raison de la prolifération des écoles d’ostéopathie, le gouvernement français a décidé d’intervenir. De 1962 à 2002, l’exercice de l’ostéopathie est devenu le monopole des médecins. Pendant ces 40 ans, la pratique de l’ostéopathie par des non-médecins était considérée comme un exercice illégal de la médecine.

L’École Française d’Ostéopathie, fondée en 1957 par Paul Geny et soutenue par l’ostéopathe anglais Thomas G. Dummer, a également fait face à des défis réglementaires. L’école proposait un enseignement privé pour les médecins et les kinésithérapeutes, ce qui allait à l’encontre de la volonté du Conseil de l’Ordre des médecins français. En conséquence, l’école a été contrainte de déménager en Angleterre et est devenue l’École Européenne d’Ostéopathie de Maidstone en 1960.

Aujourd’hui, l’ostéopathie est officiellement reconnue et réglementée en France. La situation a évolué en 2002, avec la promulgation de la loi n° 2002-303 du 4 mars 2002, qui a mis fin au monopole des médecins sur la pratique de l’ostéopathie. Désormais, les ostéopathes non médecins peuvent exercer légalement leur profession, à condition d’avoir suivi une formation agréée par le ministère de la Santé.

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