Introduction

Ce tissu fibreux et incolore a été ignoré pendant des décennies. Il a été considéré comme un organe d’enveloppement inerte et jeté dans la plupart des dissections anatomiques.
Il existe plusieurs raisons à cette attitude. D’une part sa nature omniprésente et désordonnée par rapport aux muscles et organes qu’il recouvre. D’autre part le manque d’outil pour l’analyser.
Aujourd’hui, dues au progrès de la science, les recherches sur le fascia ont aidé au développement des techniques de diverses disciplines dont la kinésithérapie, la chirurgie, l’ostéopathie…

Le fascia est un terme d’anatomie souvent confondue avec d’autres qui désigne le tissu conjonctif. Le plus souvent, il est considéré comme une annexe d’un muscle qui le recouvre (ex. : aponévrose). Cette difficulté d’appellation est due à sa diversité de composition et à son omniprésence dans le corps.
Le fascia constitue une suite tissulaire ininterrompue allant de la tête aux pieds mais aussi de l’extérieur à l’intérieur. À aucun moment, il n’y a interruption du fascia, il prend seulement des relais sur les structures osseuses. Présent à tous les niveaux du corps, non seulement il enveloppe chaque structure, muscle, organe, nerf, vaisseau … mais il s’insinue à l’intérieur de celle-ci.
Le tissu conjonctif (fascia) est essentiellement constitué de 3 éléments : les cellules, les fibres et la matrice extracellulaire. Les cellules assurent la fonction métabolique du tissu, les fibres ses propriétés mécaniques et la matrice sa plasticité et sa malléabilité. Les proportions de ces 3 éléments varient d’une partie du corps à l’autre en fonction des besoins (ex. : ligament, aponévrose, méninge, périnèvre, mésentère, péritoine, tissu adipeux …).

Quel rôle joue le fascia dans notre corps ?

Aujourd’hui, des recherches révèlent que les fascias pourraient être la source de certaines douleurs ou de pathologies. Ils ont mis en évidence de nombreux rôles des fascias au sein du corps :

  • Soutien structurel
    • Maintiens la forme anatomique des organes et systèmes.
    • Il forme le squelette et les capsules des organes
  • Adaptation aux contraintes mécaniques
    • Le fascia adapte le nombre, l’épaisseur, l’orientation et la composition de ses fibres en fonction des contraintes qu’il reçoit.
    • S’il subit des sollicitations permanentes, le fascia modifiera sa structure et se densifiera en modifiant l’orientation et le nombre de ses fibres pouvant aller jusqu’à la fibrose et la calcification.
    • Ces changements ont pour objectif de se défendre et répondre à cet excès de sollicitations.
    • C’est ce que l’on observe par exemple sur une épine calcanéenne.
  • Tenségrité
    • Le système fascial permet un ajustement des tensions internes entre les différentes structures du corps.
    • La colonne vertébrale, par exemple, était jusqu’à aujourd’hui représentée comme un modèle de vertèbres qui reposent les unes sur les autres par compression. Celles-ci sont, en réalité, suspendues par le système fascial.
  • Protection des organes
    • Il sépare les organes des structures environnantes en les enveloppant
    • Amortis les contraintes
    • Permet la motilité de l’organe
    • Comble les espaces pour éviter les frictions et pression qui peuvent endommager les structures
  • Fonctions métaboliques
    • Rôle nutritif
  • Régulation de la diffusion des substances
  • Formation de tissu cicatriciel
    • Il joue un rôle fondamental dans la restauration des tissus à la suite de lésions traumatiques

L’intérêt des fascias pour l’ostéopathe ?

Sachant que l’ostéopathe doit appréhender le corps dans son ensemble, le fascia semble être une structure des plus intéressantes à traiter. Un dérèglement de cette structure va altérer ses différentes fonctions et de ce fait perturber le fonctionnement du corps (sans aller dans la pathologique médicale).

Le fascia adapte sa structure et ses propriétés aux différentes contraintes qu’il subit. Par conséquent, par une stimulation appropriée du tissu, nous pouvons ainsi changer ses propriétés, dont sa viscoélasticité. La technique sera perçue par le patient comme une technique dite « douce ».

Share This